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Admission dans un établissement pilote : Et après ?

Les résultats enregistrés au niveau du Diplôme de fin d’études de l’enseignement de base (Dfeeb) ont augmenté de 20 points par rapport à l’année dernière. Par contre, le nombre de candidats admis dans les lycées pilotes reste très en deçà des attentes.
En effet, si l’on s’en tient aux établissements du Grand-Tunis (à l’exception de celui de La Manouba) toutes les places proposées ont été prises. Mais d’autres n’ont pas été pourvues faute de candidats. Pour ces derniers la moyenne exigée n’était pas au rendez-vous.
Certes, il y a eu beaucoup d’élèves qui ont réussi comme le montrent les chiffres publiés par le ministère mais il ne s’agit pas d’éléments susceptibles de prétendre à des places dans les établissements pilotes. C’est ainsi qu’on n’a pu obtenir que 2.947 élèves pour une offre de 3.125 places. Le déficit est, donc, de 178 élèves. La même situation est vécue par le concours d’admission dans les collèges pilotes.
Les résultats de cette année ont connu une évolution puisqu’on a enregistré un taux de réussite de 50.35% contre 42.28% une année auparavant. Mais le nombre de lauréats appelés à poursuivre leurs études dans un collège pilote n’a pas réussi à combler les places offertes. Sur 3.750 places mises à disposition, 3.067, seulement, ont pu être satisfaites. Soit un manque de 683 places et un taux de couverture de la demande de 81.68%.
Ainsi, pour les lycées pilotes, le problème se pose pour des régions comme les gouvernorats du Kef, Gabès, Zaghouan, Siliana, Tataouine, Tozeur et La Manouba. La capacité d’accueil n’aurait pas été satisfaite. Pour certains de ces établissements l’offre dépasse de loin le nombre de candidats admissibles. Autrement dit, il y a encore des places à pourvoir. 19 établissements ont fait le plein. Toutefois, il y aurait des reliquats qui pourraient choisir un des établissements où il y a des places vacantes. A condition, bien sûr, de répondre aux critères de la moyenne et de la capacité d’accueil du lycée choisi. Une dérogation pourrait être accordée à tous ceux qui répondent à ce profil et qui optent pour des études dans un des lycées pilotes qui offrent, encore, des places non pourvues. La moyenne égale ou supérieure à 15/20 étant la clé pour prétendre à la participation au concours.  En réalité, la polémique déclenchée l’année dernière à propos de la moyenne permettant d’accéder aux établissements pilotes avait permis aux autorités de mettre les points sur les « i ». Cette étape d’évaluation, faut-il le rappeler, est controversée depuis qu’elle n’est plus obligatoire tout comme la « Sixième » d’ailleurs. Il faudrait, alors, éclaircir de nombreux points à ce sujet.
Désormais, il serait nécessaire de fixer, une fois pour toutes, la nature de cette évaluation soit sous forme d’examen national obligatoire ou le préserver sous sa forme de concours. En outre, le choix du concours demande des exigences dont il faudra tenir compte.
On pense d’abord à la nécessité ou non de former des élites à partir de ce stade. Est-il, vraiment, nécessaire de chercher à préparer des élèves à un apprentissage privilégié surtout que l’on sait qu’ils n’ont pas devant eux de véritables opportunités de poursuivre le reste de leur cursus dans un cadre d’excellence. Les lauréats qui sont choisis par les grandes écoles (en Tunisie ou à l’étranger) ne proviennent pas tous des établissements pilotes. Cette année, nous en avons la preuve grâce aux résultats du bac. Sur les sept meilleurs bacheliers, trois lauréats, seulement, sont issus des établissements pilotes. C’est dire que ces établissements perdent de plus en plus de prestige et ne sont plus une référence. D’où l’idée de remettre en question cette option. Ceci ne veut nullement dire qu’il faille se passer d’eux. Toutefois, il y aurait une possibilité de faire un bilan de cette expérience pour en déceler, surtout, les points faibles.
Dans le cadre d’une éventuelle réforme, on pourrait, alors, envisager le maintien de cet examen ou sa suppression (et son remplacement par une meilleure formule si c’est possible). Dans le cas de son maintien on serait obligé d’envisager des objectifs à long terme pour le parcours des élèves qui seront appelés à suivre des études de haut niveau.
La capacité d’accueil, également, serait plus conséquente moyennant un relèvement des niveaux des formations qui seront dispensées dans les différents établissements.
A l’état actuel, les formations dans les établissements pilotes ne se fixent pas des objectifs clairs puisque la majorité des élèves qui y ont été inscrits se retrouvent (après le bac) dans des institutions universitaires normales avec des étudiants qui ont suivi un enseignement dans des établissements ordinaires.  En fin de compte, il ne faudrait pas accorder un intérêt exclusif à ce qui se passe en amont sans tenir compte de ce qui attend ces élèves en aval. Autrement dit il devrait y avoir une continuité entre ce qu’ils reçoivent dans le secondaire et ce qui les attend dans le supérieur.

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